Golden Gai, expérience nocturne dans le quartier des bars rétro
Cette constellation de près 200 bars situés dans le quartier de Shinjuku plonge les visiteurs dans l'ambiance nostalgique "showa retro"

Chaque bar du Golden Gai, au coeur de Shinjuku, ne peut accueillir qu’entre 5 à 30 personnes maximum. Chacun se distingue de son voisin par sa décoration surprenante, sa carte de boissons originales ou ses activités ludiques comme le karaoké. L’emplacement restreint à l’intérieur des établissements oblige les clients expatriés ou japonais à s’attabler au comptoir. Ils entament ainsi plus facilement une discussion, qui peut durer jusqu’à la fermeture, à cinq heures du matin.
Néanmoins, certains n’acceptent dans leur antre qu’une clientèle d’habituée. Si un inconnu y pénètre par mégarde, il se rendra rapidement compte de sa présence non tolérée par un serveur qui énoncera en toute subtilité que toutes les places sont d’ores et déjà prises, même si les sièges sont vides. Loin de se laisser abattre, l’étranger pourra continuer sa quête. Un droit d’entrée est bien souvent demandé aux clients avant de commander des consommations. Quatre établissements parmi cet ensemble de bars tirent leur épingle du jeu grâce à des prix intéressants, sans transiger sur le soin apporté aux décors ni sur la jovialité à l’égard des touristes.
Albatross. Oscillant entre baroque et victorien, la décoration excentrique, constituée de miroirs dorés, de chandeliers, de têtes de cerfs et de boules à facettes, attire l’œil des visiteurs en direction de ce bric-à-brac clinquant. Autrefois maison de passe, l’Albatross est l’un des bars les plus spacieux du Golden Gai avec ses deux étages et son toit-terrasse.
La Jetée. Nommé ainsi en l’honneur du long métrage éponyme de Chris Marker, le bar est une institution pour toutes personnes gravitant dans la sphère cinématographique. La patronne discute avec plaisir (et en français !) des films de la Nouvelle Vague, à moins qu’elle ne en déplacement, comme chaque année, au Festival de Cannes. On murmure que Quentin Tarantino, Francis Ford Coppola ou encore Juliette Binoche se précipitent à La Jetée lors d’un passage à Tokyo.
Deathmatch in Hell. Lieu de pèlerinage pour les fans de death metal et de films d’horreur, le Deathmatch in Hell où résonne de la musique rock, passe en boucle des films d’horreur avec distribution de pop corn gratuit, à condition de s’acquitter d’une consommation au prix de 666 yens.
Tachibana Shinsatsushitsu. Des étranges bocaux de formol, maquettes de squelettes et crânes trônent fièrement sur le comptoir de ce bar à la décoration médicale. Les serveurs, affublés d’un uniforme d’infirmière, servent des cocktails aux noms évocateurs comme le Chounai Senjou, littéralement “irrigation du côlon”.




Golden Gai
1 Chome-1-6 Kabukicho, Shinjuku City, Tokyo 160-0021, Japon
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



