3 églises catholiques à découvrir dans la région de Nagasaki

16.04.2020

TexteManon Baeza

©JNTO

Réputée pour son architecture hétérogène, la région de Nagasaki, au sud du Japon, regorge de pépites architecturales plus surprenantes les unes que les autres. Parmi elles, trois églises chrétiennes atypiques qui, toutes, illustrent un passé chargé d’Histoire.

Située à l’ouest sur l’île de Kyushu, la ville portuaire de Nagasaki s’étend sur les péninsules de la préfecture homonyme ainsi que sur celle de Nishisonogi. Nagasaki, victime de la bombe atomique, a presque été entièrement rebâtie après la guerre. C’est alors qu’apparaissent de nouveaux temples et églises, reconstruits sur les ruines.

Encore aujourd’hui, Nagasaki est considérée comme l’une des villes les plus catholiques du pays. Et pour cause, c’est là que le christianisme s’implante au Japon dès le XVIe siècle, sous l’influence de François Xavier, un missionnaire jésuite installé dès 1549 à Kagoshima (au sud de Nagasaki), avec pour but d’évangéliser les Japonais. En 1614, le shogunat Tokugawa ( la dynastie de shoguns qui dirigeait le Japon de 1603 à 1867) décide d’interdire la religion. Un ordre qui force les croyants – dont les chrétiens – à pratiquer leur foi cachés de tous, sous peine de s’exposer au risque de torture ou à la peine de mort.

Seulement, grâce à l’ouverture internationale du Japon sous la restauration de l’ère Meiji (1868-1912), la liberté religieuse est rétablie en 1873. Les chrétiens, qui jusqu’alors se cachaient pour pratiquer leur religion, sont autorisés à prier librement. C’est donc à cette même période que l’on observe la construction de nombreuses églises catholiques, toutes très différentes. Dont parmi elles, la cathédrale Oura et les églises Egami et Nokubi.

L'église Oura

©JNTO

Très certainement la plus connue, mais également la plus grandiose, l’église Oura – située en plein coeur de Nagasaki- est une église catholique gothique construite en 1864 en hommage aux 26 martyrs exécutés par le seigneur Toyotomi Hideyoshi en 1597. Ces catholiques japonais avaient été crucifiés sur la colline de Nishizaka, près de Nagasaki, du fait de leur religion.

L’édification de l’église Oura s’est faite à l’initiative de la mission étrangère de Paris qui a engagé deux prêtres pour cette tâche. Louis Theodore Furet, chargé de l’architecture du bâtiment, et Bernard Thadee Petitjean, qui s’est occupé de retrouver les lieux exacts de l’exécution. Tous deux ont eu pour mission de faire de l’église Oura un lieu incontournable, aussi bien pour les fidèles que pour les touristes.

Encerclée par la végétation, la bâtisse dévoile une croix sur son sommet et les caractères chinois « tenshodo », qui signifient la « Maison de Dieu », situés au-dessus de son vitrail central. Signe de son importance culturelle, en 1933 l’église obtient le label de « trésor national ».

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L'église Egami

©Indiana jo, Wikipedia

Située sur les îles Goto, près d’un village qui semble être aujourd’hui désert, l’église Egami surplombe la côte et offre une vue imprenable sur le détroit de Naru-seto. Les touristes les plus téméraires ne peuvent en franchir les portes que si un bateau les dépose plus bas sur la côte car l’église est très difficile d’accès.

Construite et terminée en 1917 sous la direction de l’architecte Tetsukawa Yosuke (1879-1976), cette église en bois blanc immaculé et aux volets bleu pastel s’avère être au Japon un exemple de menuiserie et de charpente. Elle entre d’ailleurs au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO en 2018 avec le village d’Egami et sa région. Seulement, si elle donne immédiatement envie de découvrir son intérieur, elle n’est accessible qu’après avoir pris rendez-vous auprès de l’office de tourisme des îles Goto.

L'église Nokubi

©ぱちょぴ, Wikipedia

C’est sur l’île Nozaki – quasiment désertique – que l’on découvre l’église Nokubi, considérée comme l’une des plus belles églises catholiques japonaises. L’oeuvre architecturale réalisée à partir de briques rouges est encore une fois signée Tetsukawa Yosuke.

À l’instar de l’église Egami, l’église Nokubi prend place en haut d’une colline qui, autrefois, surplombait l’une des trois zones de peuplement de l’île. Elle aussi est fermée au public mais il est possible de la visiter en prenant rendez-vous auprès de l’office de tourisme de l’île voisine d’Ojika !