Onomichi, une ville hors du temps
Épargnée par le temps ou le tourisme de masse, la ville, située au bord de la Mer Intérieure de Seto, a su préserver son charme.
Du fait de ses nombreux temples, la ville vallonnée d’Onomichi se fait appeler la petite Kyoto de Setouchi. Des 80 édifices sacrés d’origine n’en subsistent plus que 25, qui peuvent être visités en empruntant un même chemin. Longue de 2,5 kilomètres, la promenade traverse des ruelles abruptes et serpente à travers la colline qui surplombe la ville. L’un des édifices les plus curieux est celui de Saikokuji avec sa paire de sandales de deux mètres accrochée à la porte d’entrée en offrande aux dieux. Au sommet de l’ascension, on accède au musée d’art de la ville, un bijou architectural encensé par Tadao Ando lui-même. À deux pas de là, le parc Senko-ji est prisé en toutes saisons, au printemps pour ses cerisiers en fleurs et en automne pour son festival de chrysanthèmes. Sa principale attraction demeure sa plateforme d’observation, qui offre une vue plongeante sur la baie de Seto et ses alentours.
Pour continuer la visite, une autre promenade commence depuis le jardin et souligne encore une fois la tendance artistique de la ville. Le chemin de la littérature rend hommage aux plus grands écrivains japonais sous la forme de pierres où sont gravées des poèmes et des extraits de romans. Il faut dire que Onomichi a toujours inspiré les artistes, pour la douce nostalgie de ses lieux et son charme pittoresque. Le réalisateur Yasujirô Ozu a ainsi choisi la ville comme décor de son célèbre film Voyage à Tokyo. Le cinéaste allemand Wim Wenders foule à son tour en 2005 les ruelles typiques de la ville où les chats se prélassent près des cafés et des boutiques. Il compilera son périple dans un ouvrage photographique, sobrement nommé Journey to Onomichi.
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.