Arisa Kumagai, peintre de la décennie perdue
L’artiste, spécialisée dans la peinture à l’huile, s'inspire des vêtements portés par son entourage dont elle reproduit la texture.
© Arisa Kumagai
Arisa Kumagai est née en 1991. Au Japon, c’est le début de ce que les économistes appellent « la décennie perdue » ; une période marquée par la récession économique qui durera jusqu’au début des années 2000, pendant laquelle Arisa Kumagai va grandir et développer son art.
Un goût du superflu
Alors que sa famille vend des vêtements italiens tape-à-l’œil dans un quartier gangréné par la mafia à la périphérie d’Osaka, elle s’éprend du clinquant et des ornements. L’artiste a été fortement influencée par son environnement familial — les modèles utilisés dans ses œuvres sont tous des membres de sa famille et les vêtements sont aussi les leurs. La lumière est particulière, les reflets et les détails sont riches. Les motifs rappellent les dorures des églises. Arisa Kumagai exprime son goût du superflu et du non fonctionnel. De ces portraits parcellaires se dégagent une profondeur presque tangible, une tristesse méditative.
Il fut un temps où, dans ses Carnets du Japon, l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier évoquait le vide et le plein. À sa façon, avec élégance et discernement, Arisa Kumagai prolonge la réflexion.
Le travail d’Arisa Kumagai est à retrouver sur son site internet.
© Arisa Kumagai
© Arisa Kumagai
© Arisa Kumagai
© Arisa Kumagai
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