Maori Murota, traiteur libre
Pour éviter la spirale de gaspillage d'un restaurant, la cheffe s'est mise à son compte et varie à loisir ses recettes faciles à déguster.

© Pierre Javelle
Maori Murota est une autodidacte. Après un début dans la mode, notamment aux côtés du couturier français Christophe Lemaire, celle qui est arrivée en France en 2003 change de cap et se lance dans la cuisine. Questionnée sur cette mutation soudaine par Pen, Maori Murota confie tout simplement que le rythme effréné de la mode ne lui permettait pas de s’épanouir pleinement. « J’aime parler aux gens, leur faire plaisir, partager avec eux mes connaissances. Dans le milieu de la mode, c’était difficile. Tout change très vite. Je ne trouvais pas vraiment ma place là-bas. »
Elle engage alors un état des lieux de ses savoir-faire et la cuisine se détache presque instantanément. « Je n’avais à l’époque aucune super technique, ni expérience. Mais je savais que j’étais douée. J’ai donc accepté tout ce que l’on me proposait. » Maori Murota rejoint alors les équipes de la Conserverie et du Verre Volé sur Mer, deux adresses de la rue de Lancry à Paris, à deux pas du Canal Saint-Martin. Elle développe en parallèle son activité de traiteur. Un rythme qui devient assez rapidement difficile à tenir, la poussant à faire un choix : ce sera traiteur.
Elle cuisine donc pour les lancements de collection de la haute couture et du prêt-à-porter, ou pour des dîners privés. Une configuration que Maori Murota préfère à l’ambiance un peu survoltée des brigades des restaurants traditionnels. « Le fait de ne pas avoir de lieu fixe me permet de varier mon activité et mon lieu de travail comme je le veux. J’aime également préparer la juste quantité de produits dont les gens ont besoin, afin d’éviter le gaspillage, ce qui n’est pas toujours évident dans un restaurant classique. »
Des recettes conçues avec le moins de viande possible
Ses inspirations : la cuisine familiale, celle de ses amis ou les plats qu’elle a goûté lors de ses voyages à l’étranger. Avec toujours un impératif — que ses créations soient faciles à manger et qu’elles gardent leur goût et leur fraîcheur même après quelques heures. Et, autant que faire se peu, cuisiner le moins de viande possible. « Je suis quasiment vegan et j’espère pouvoir inspirer les gens avec ma cuisine pour qu’ils préparent plus de recettes avec des légumes à la maison. On peut tout à fait vivre en consommant beaucoup moins de viande. Donc, si ma cuisine aide éventuellement les gens à manger plus de légumes, je serai très contente », confie la cheffe. Les clients de Maori Murota peuvent ainsi déguster des nouilles soba aux algues, sésame et gingembre, des rouleaux de printemps au wakame (une algue verte) sauté, coriandre et vinaigre noir ou encore des pickles de navet au jus de citron et à la bergamote, si finement découpés qu’ils ont des airs de sashimi.
La liberté que lui offre son activité de traiteur permet à Maori Murota d’embrasser également d’autres activités. Elle donne régulièrement des cours de cuisine, signe des recettes pour la version numérique du journal nippon Asahi Shinbun, dessine pour un guide illustré des restaurants étrangers à Paris pour des lecteurs Japonais, et est également l’auteure d’un livre de recette publié aux éditions Marabout : Tokyo, les recettes culte.
Plus d’information sur le travail de Maori Murota à retrouver sur son compte Instagram.

© Maori Murota

© Maori Murota

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