Yamanashi, le royaume des fruits
Avec le plus fort taux d’ensoleillement du Japon, cette préfecture est la productrice de référence des fruits haut de gamme dans le pays.
© Wikimedia commons
Idéalement localisée au pied du Mont Fuji, la région de Yamanashi s’est depuis longtemps imposée en tant que terrain propice à la production de fruits au Japon.
Pêches, raisins, cerises, fraises, prunes, myrtilles et même kiwis : tous se sont fait une place de choix sur les tables japonaises et surtout dans la capitale, où ils s’exportent en quelques heures depuis l’ère Meiji (1868-1912), garantissant une fraîcheur incomparable. Sacralisé à travers des produits d’exception comme le vin, mais aussi popularisé par divers festivals et la tradition de ramassage avec dégustation à volonté entre amis, le fruit de Yamanashi est une véritable institution.
Une nature généreuse
Yama, la montagne, nashi, la poire : le nom de la préfecture pressentait déjà sa future spécialité, les fruits. La région est naturellement adaptée à la culture de la plupart d’entre eux car dans les terres, entourée de montagnes, suffisamment humide, mais peu pluvieuse, largement ensoleillée, avec des sols riches et un micro-climat chaud le jour et froid la nuit dont la variation favorise la sucrosité. Les fruits se sont toujours plu dans la région.
Largement valorisés durant l’ère Meiji, où de nouvelles variétés et de nouveaux produits voient le jour et se popularisent au Japon tels que le vin, les fruits très haut de gamme de Yamanashi rivalisent aujourd’hui de beauté, et exhibent des prix impressionnants dans les supermarchés. S’ils atteignent des prix inconcevables pour d’autres pays, c’est que leur consommation au Japon est plutôt associée au luxe, à l’exception, au cadeau, en témoignent leurs emballages élaborés qui rappellent des écrins à bijoux. C’est pourquoi se rendre directement dans les fermes pour en acheter, ou participer à des ramassages de fruits que l’on consomme à volonté dans un temps imparti, n’est pas une mauvaise idée pour faire quelques économies.
Un travail d’orfèvre
Si les fruits valent cher, c’est aussi car leur production est extrêmement complexe. Les producteurs ont à cœur de privilégier la qualité plutôt que la quantité, et la plupart d’entre eux travaillent à la main. La ferme Tanzawa, par exemple, produit des nectarines, fruits rares au Japon. Ces nectarines d’exception sont obtenues par pollinisation manuelle des fleurs, puis leur croissance est surveillée de très près : chaque fruit est emballé dans du papier pour le protéger des insectes, et des miroirs sont même utilisés pour garantir un accès au soleil unifié de toutes parts.
Le raisin a droit au même traitement : il est, avec la pêche, le fruit phare de la région, qui en produit la majorité au Japon. Minutieusement emballées à la main, les grappes produisent des raisins énormes et juteux, peu répandus en Europe. Également productrice de vin, la préfecture est à l’origine de nombreuses espèces endémiques et cultive des variétés aux noms sonnant comme un tour du monde : Muscat Bailey A, My Heart, Violet King, Kotopi, Shirogane, mais aussi Koshu, du nom de la ville voisine. Pour déguster ces fruits-bijoux sur place, il faut faire attention à respecter les saisons et les dates de récoltes parfois fugaces, selon le concept de shun : le meilleur moment pour consommer un fruit. A moins que l’on ne soit adepte du nagori, le parfum des derniers fruits de la saison qui rend déjà nostalgique.
Plus d’informations sur les fermes et le ramassage des fruits sur le site internet de Yamanashi Umaii.
© Victoire Dufay
© Victoire Dufay
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